La grossesse entraîne bien évidemment un besoin accru de vitamines et de minéraux. Toute carence ou tout excès de certains éléments nutritifs peut causer des anomalies congénitales et/ou des complications pendant la grossesse pour la mère. Que doit faire la femme enceinte ? Voici quelques recommandations essentielles pour augmenter les chances de vivre une grossesse saine :

  1. Avoir une alimentation hautement nutritive axée sur les aliments entiers, non transformés.
  2. Manger 2 à 3 portions de poissons d’eau froide par semaine (saumon, maquereau, hareng, flétan, etc.) ou prendre un complément d’huile de poisson contenant de l’EPA et du DHA.
  3. Prendre un « spectre entier de multivitamines et de minéraux prénataux à dosage élevé »
  4. Consommer davantage de fer si nécessaire.

Recommandation no 1 – avoir une alimentation hautement nutritive

L’importance d'une nutrition de haute qualité pendant la grossesse va de soi. La principale recommandation est de mettre l’accent sur les aliments entiers et naturels. Évitez les aliments transformés, en particulier ceux n’ayant aucune valeur nutritionnelle réelle (p. ex., fast-food). Par ailleurs, lisez attentivement les étiquettes des aliments et essayez d'éviter ceux contenant des acides gras trans et des huiles partiellement hydrogénées, comme la margarine, la matière grasse de pâtisserie (shortening) et la plupart des aliments transformés. 

Des études ont montré qu'une consommation élevée d’acides gras trans augmente le risque d'accoucher d'un enfant prématuré. Ces matières grasses interfèrent avec le développement du fœtus, en particulier son cerveau. Les charcuteries et les viandes fumées sont aussi à éviter. Ces aliments contiennent des composés (nitrites et nitrates) qui semblent très nocifs pour le fœtus. Des études de régimes riches en nitrates et nitrites pendant la grossesse montrent des taux plus élevés de cancer du cerveau, de diabète et de leucémie chez les enfants.

Recommandation no 2 – augmenter l’apport d’acides gras oméga-3

La deuxième recommandation est de consommer 2 à 3 portions de poissons d’eau froide par semaine (saumon, maquereau, hareng, flétan, etc.) ou de prendre un complément d’huile de poisson de haute qualité, comme la Wild Alaskan Salmon Oil de Natural Factors pour augmenter le taux d’acides gras oméga-3 disponible pour le fœtus en croissance. L’acide docosahexaénoïque (DHA en anglais) est l’un des acides gras oméga-3 fondamentaux pour le développement du fœtus. En effet, le DHA est essentiel pour assurer un bon développement du cerveau et des yeux, car il constitue le principal acide gras structural de la matière grise et de la rétine. Il est important de disposer à tout âge de niveaux suffisants de DHA, mais c'est particulièrement vrai pour les femmes enceintes ou allaitantes.

Une partie importante du développement du cerveau et des yeux survient lorsque le fœtus se trouve dans l’utérus, puis il se poursuit durant la première année de vie. Les enfants dépendent de leurs mères pour recevoir le DHA nécessaire au développement du cerveau et des yeux ; d'abord par l'intermédiaire du placenta, puis par le lait maternel. Le DHA est l’acide gras oméga-3 à longue chaîne le plus abondant du lait maternel et les études montrent que les bébés nourris au sein ont de meilleurs QI que ceux nourris au lait maternisé sans DHA. Néanmoins, le taux de DHA du lait maternel des femmes américaines compte parmi les plus bas du monde. Toutes les femmes enceintes ou allaitantes devraient avoir pour objectif principal d'augmenter leur niveau de DHA.

Recommandation no 3 – prendre une préparation de multivitamines et de minéraux à dosage élevé

La réduction de l’incidence des anomalies du tube neural de près de 80 % grâce à la prise de compléments d'acide folique en début de grossesse a été considérée comme l’une des plus grandes découvertes de la seconde moitié du XXe siècle. Les preuves scientifiques étaient si accablantes que la FDA a finalement dû revenir sur sa position en reconnaissant l’association et en autorisant les compléments d’acide folique et les aliments à forte teneur en acide folique à indiquer que « la consommation quotidienne d’acide folique par les femmes en âge de procréer peut réduire le risque d’anomalies du tube neural ».

L’acide folique est l’un des nombreux éléments nutritifs essentiels. Qu'en est-il des autres ? Sont-ils moins importants que l’acide folique ? Absolument pas ! La carence d'un quelconque de ces éléments nutritifs pendant la grossesse pourrait avoir de graves répercussions pour la mère et le bébé. Par ailleurs, un niveau suffisant de nutriments clés tels que des antioxydants, du calcium, du magnésium et des vitamines B peut aider à assurer une grossesse et un accouchement sains, en évitant toute complication de grossesse telle que le diabète gestationnel ou le risque de prééclampsie potentiellement mortel (aussi appelée toxémie gravidique).

Autrement dit, il est plus raisonnable de prendre une préparation de multivitamines et de minéraux spécialement conçue pour les femmes enceintes et allaitantes. La seule mise en garde que je ferais, c'est de s’assurer que la teneur en vitamine A est fournie par le bêta-carotène plutôt que par la vitamine A. Ne prenez pas plus de 5 000 UI de vitamine A par jour si vous êtes enceinte, sauf si elle est fournie sous forme de bêta-carotène plutôt que de rétinol.

Afin de fournir les niveaux optimaux de micronutriments nécessaires pour favoriser une grossesse et un accouchement sains, j’ai développé la préparation MultiStart Prenatal. En plus de fournir un niveau optimal de vitamines et de minéraux, cette préparation comprend divers composés de soutien importants comme de super concentrés d'aliments verts provenant du jus de luzerne, de la spiruline et du jus d’herbe de blé, ainsi que d'extraits de gingembre, de racines de pissenlit et de feuilles de framboisier. Ces végétaux sont utilisés depuis longtemps pour favoriser une grossesse sans problèmes.

Le gingembre est apprécié pour sa capacité éprouvée en clinique de réduire les nausées et les vomissements pendant la grossesse ;8 les extraits de racines de pissenlit permettent de soulager le foie en favorisant la désintoxication et l'élimination nécessaires des hormones accumulées pendant la grossesse ;9 les extraits de feuilles de framboisier contribuent à renforcer les vaisseaux sanguins de l’utérus et du placenta pour éviter toute rupture ou contraction prématurées.

Recommandation no 4 – consommer davantage de fer si nécessaire

L’alimentation seule ne suffit généralement pas à répondre à la très forte demande de fer pendant la grossesse. Les compléments alimentaires sont souvent justifiés. En règle générale, la quantité de fer contenue dans une préparation de type Prenatal Miltiple est suffisante, mais si une femme enceinte développe une anémie ou montre des signes de faible teneur en fer (le taux sérique de ferritine est la meilleure détermination), alors d'autres compléments sont nécessaires. 

En cas de carence en fer pendant la grossesse, une femme devra prendre un complément de 30 mg de fer deux fois par jour entre les repas pour une meilleure absorption. Si cette recommandation entraîne une gêne abdominale, alors les 30 mg peuvent être pris avec les repas trois fois par jour.

Dernières remarques :

La grossesse est une énorme responsabilité. Il ne suffit pas d'éviter les facteurs pouvant nuire au développement du fœtus comme le tabagisme et l’alcool : pendant la grossesse, une bonne nutrition est beaucoup plus cruciale qu'à l'accoutumée. J'invite constamment toutes les futures mères à suivre les quelques recommandations ci-dessus afin de donner à votre enfant les meilleures chances de devenir un bébé en bonne santé.

Références :

  1. Decsi T, Burus I, Molnar S, Minda H, Veitl V. Inverse association between trans isomeric and long-chain polyunsaturated fatty acids in cord blood lipids of full-term infants. Am J Clin Nutr 2001;74:364-8.
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  9. Bohm K. Choleretic action of some medicinal plants. Arzneim Forsch 1959;9:376–378
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