L’importance qu’on accorde aujourd’hui à la nutrition et à l’équilibre alimentaire a suscité un réel engouement pour les algues comestibles comme la mousse d’Irlande.

Qu’est-ce que la mousse d’Irlande ? Qu’en est-il des prétendus bienfaits de cet étrange légume de mer ? Des études montrent que la mousse d’Irlande pourrait avoir des effets bénéfiques sur l’ensemble de l’organisme.

Qu’est-ce que la mousse d’Irlande ?

La mousse d’Irlande, aussi appelée Goémon blanc, Pioca et Chondrus crispus (nom scientifique), est une algue qui pousse principalement sur les côtes de l’océan Atlantique Nord, mais que l’on trouve également sur les côtes de l’océan Pacifique. 

Cette algue rouge, épineuse et visqueuse a des ramifications très lobées qui lui donnent un aspect « frisé » (d’où le terme « crispus »).

La mousse d’Irlande a non seulement des vertus bienfaisantes, elle est également riche en carraghénanes, des polysaccharides soufrés utilisés comme agents épaississants dans l’industrie agroalimentaire et pharmaceutique.

1. La mousse d’Irlande est riche en nutriments essentiels

En effet, des études ont montré que la mousse d’Irlande contient des vitamines et des minéraux essentiels et qu’elle est plus riche en calcium que le lait.

D’autres études ont également montré que cette algue de la famille des Rhodophyta (algues rouges) contient de l’iode et est plus riche en potassium, en manganèse et en zinc que les algues vertes.

Cela dit, il convient de noter que le potassium fait baisser la tension artérielle, que le manganèse favorise la transformation des glucides en énergie, que le zinc aide à renforcer le système immunitaire et que l’iode aide à assurer le bon fonctionnement de la thyroïde.

D’autres études encore ont montré que la mousse d’Irlande contient du bêta-carotène, un composé jaunâtre qui réduit le risque de maladies cardiovasculaires et qui est transformé en vitamine A (une vitamine qui participe au bon fonctionnement de la rétine et qui réduit le risque de cécité nocturne) par l’organisme.

La mousse d’Irlande contient également une petite quantité de protéines. Une étude a révélé que le poids sec de cette algue était composé de 35 % de protéines, mais que cette teneur en protéines peut varier en fonction de la technique de séchage utilisée.

Selon la base de données centrale FoodData du ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA), 10 grammes ou 2 cuillères à soupe de mousse de mer contiennent environ 0,2 g de protéines.

2. La mousse d’Irlande aide à prévenir les problèmes de thyroïde

La mousse d’Irlande, comme beaucoup d’autres algues, est riche en iode et les recherches ont montré que l’iode aide à prévenir les problèmes de thyroïde. La thyroïde est une glande en forme de papillon située à la base du cou qui joue un rôle important dans la régulation du métabolisme et la croissance.

Pour fonctionner correctement, la thyroïde a besoin d’un apport alimentaire suffisant en iode. Une fois ingéré, l’iode est utilisé pour synthétiser les hormones thyroïdiennes qui interviennent dans de nombreuses fonctions de l’organisme, comme la régulation du poids et le maintien de la température corporelle à 37 °C.

Une étude menée sur 8 Inuits qui consomment de la mousse d’Irlande au moins une fois par semaine a révélé que l’iode contenu dans cette algue est hautement biodisponible et qu’il permet donc d’assurer le bon fonctionnement de la thyroïde.

Une autre étude menée sur 44 participants a révélé que le taux de thyréostimuline (TSH) dans le sang chez les personnes qui consomment quotidiennement de la mousse d’Irlande était à la limite supérieure de la plage normale.

La TSH est une hormone sécrétée par l’hypophyse qui stimule la sécrétion de triiodothyronine (T3) et de thyroxine (T4), des hormones thyroïdiennes. Un taux de TSH supérieur à la normale peut parfois signaler l’existence d’un problème de thyroïde.

L’étude a conclu que la consommation excessive et régulière de mousse d’Irlande n’élevait que légèrement le taux de TSH dans le sang.

3. La mousse d’Irlande peut améliorer la santé intestinale

La mousse d’Irlande aide à rétablir l’équilibre de la flore intestinale, l’un de nos plus précieux alliés santé.

Des études montrent que la mousse d’Irlande est riche en fibres alimentaires, en oligosaccharides et en d’autres nutriments qui ont un effet bénéfique sur les intestins. Les oligosaccharides sont des hydrates de carbone indigeste pour l’homme. Ils peuvent donc traverser sans encombre le tube digestif supérieur et pénétrer dans l’intestin où ils servent de nourriture aux bactéries bénéfiques de la flore intestinale. En fait, les oligosaccharides sont considérés comme des prébiotiques.

Une étude menée sur des animaux a montré qu’une supplémentation en mousse d’Irlande favorisait la prolifération de bactéries bénéfiques tout en inhibant la prolifération de bactéries nocives dans les intestins.

De plus, l’étude a montré que la mousse d’Irlande permettait de renforcer le système immunitaire en augmentant la production d’anticorps.

4. La mousse d’Irlande semble avoir des bienfaits cutanés

Une peau éclatante de beauté est souvent un signe de bonne santé. Les études montrent que la mousse d’Irlande peut avoir des bienfaits cutanés. Une analyse de la composition nutritionnelle de la mousse d’Irlande a révélé que cette algue contient de la citrulline-arginine.

La citrulline-arginine est une molécule composée de deux acides aminés, la citrulline et l’arginine. La citrulline est un acide aminé non essentiel qui est transformé en arginine par les reins. L’arginine est un acide aminé essentiel pour les enfants, mais pas pour les adultes, et est principalement utilisée par l’organisme pour la synthèse de nouvelles protéines et le renforcement du système immunitaire.

Des études montrent que l’arginine aide à protéger la peau en accélérant la cicatrisation des plaies et en augmentant la teneur en protéines de la peau.

Les bienfaits cutanés de la mousse d’Irlande sont en partie attribuables à sa richesse en carraghénane. Une étude in vitro a montré que l’ingestion de carraghénane, bien que controversée, aide à protéger les cellules cutanées des dommages causés par les rayons UVB du soleil.

Une autre étude in vitro a montré que le carraghénane présent dans la mousse d’Irlande agit comme un antioxydant et aide à protéger les cellules des dommages causés par le stress oxydatif.

5. La mousse d’Irlande aide à protéger le cerveau

Nos capacités cognitives ont tendance à se détériorer avec l’âge. Cependant, des études ont montré que la mousse d’Irlande aide à prévenir le vieillissement cérébral.

Une étude a été menée sur des animaux pour évaluer l’effet d’une supplémentation en mousse d’Irlande sur la maladie de Parkinson. La maladie de Parkinson se caractérise par une dégénérescence des cellules cérébrales productrices de dopamine qui provoque une rigidité musculaire, des tremblements, un ralentissement des mouvements et des mouvements involontaires.

L’étude a montré qu’une supplémentation en extrait de mousse d’Irlande permettait de prévenir la dégénérescence des cellules cérébrales.

L’étude a également montré que la mousse d’Irlande permettait non seulement d’améliorer la fluidité des mouvements, mais aussi de protéger les cellules des dommages causés par le stress oxydatif qui est souvent associé à la maladie de Parkinson.

Les effets secondaires potentiels de la mousse d’Irlande

Certains effets secondaires peuvent survenir à la suite de l’ingestion de mousse d’Irlande.

L’un des principaux effets secondaires pouvant résulter d’une consommation excessive de mousse d’Irlande est un excès d’iode.

L’excès d’iode peut entraîner des problèmes de thyroïde, une maladie thyroïdienne auto-immune ou une hypertrophie de la glande thyroïde (goitre). L’excès d’iode peut également mettre en danger la vie des personnes qui souffrent d’une thyroïde hyperactive ou d’une hyperthyroïdie. Par exemple, une femme de 28 ans à qui on avait diagnostiqué une hyperthyroïdie a dû recevoir des soins d’urgence après avoir pris de la mousse d’Irlande pendant deux ans. Un apport excessif en iode peut également entraîner des nausées, des vomissements et des diarrhées.

Un autre effet secondaire de la mousse d’Irlande peut être une exposition accrue aux métaux lourds tels que le plomb, l’arsenic et le cadmium. La quantité de métaux lourds présents dans la mousse d’Irlande dépend souvent de l’endroit où elle a été cultivée ou récoltée.

Pour réduire le risque d’exposition aux métaux lourds, pensez à acheter des compléments alimentaires à base de mousse d’Irlande de qualité. De nombreux fabricants de compléments alimentaires testent la qualité de leurs produits pour s’assurer qu’ils ne contiennent pas de contaminants.

Ce qu’il faut retenir

La mousse d’Irlande est super aliment aux innombrables vertus bienfaisantes.

Références :

  1. Aakre I, Tveito Evensen L, Kjellevold M, et al. Iodine Status and Thyroid Function in a Group of Seaweed Consumers in Norway. Nutrients. 2020;12(11):3483. Published 2020 Nov 28. doi:10.3390/nu12123672
  2. Andersen S, Noahsen P, Rex KF, Florian-Sørensen HC, Mulvad G. Iodine in Edible Seaweed, Its Absorption, Dietary Use, and Relation to Iodine Nutrition in Arctic People. J Med Food. 2019;22(4):421-426. doi:10.1089/jmf.2018.0187
  3. Circuncisão AR, Catarino MD, Cardoso SM, Silva AMS. Minerals from Macroalgae Origin: Health Benefits and Risks for Consumers. Mar Drugs. 2018;16(11):400. Published 2018 Oct 23. doi:10.3390/nu10111564
  4. Darias-Rosales J, Rubio C, Gutiérrez ÁJ, Paz S, Hardisson A. Risk assessment of iodine intake from the consumption of red seaweeds (Palmaria palmata and Chondrus crispus). Environ Sci Pollut Res Int. 2020;27(36):45737-45741. doi:10.1007/s11356-020-10478-9
  5. Darias-Rosales, J., Rubio, C., Gutiérrez, Á.J. et al. Darias-Rosales J, Rubio C, Gutiérrez ÁJ, Paz S, Hardisson A. Risk assessment of iodine intake from the consumption of red seaweeds (Palmaria palmata and Chondrus crispus). Environ Sci Pollut Res 27, 45737–45741 (2020). https://doi.org/10.1007/s11356-020-10478-9
  6. Elaine Cristina Faria Abrahão Machado, Letícia Ambrosano, Renan Lage, Beatrice Martinez Zugaib Abdalla, Adilson Costa,Chapter 23 - Nutraceuticals for Healthy Skin Aging, Ronald Ross Watson, Nutrition and Functional Foods for Healthy Aging, Academic Press, 2017, Pages 273-281, ISBN 9780128053768, https://doi.org/10.1016/B978-0-12-805376-8.00023-X.
  7. Farebrother J, Zimmermann MB, Andersson M. Excess iodine intake: sources, assessment, and effects on thyroid function. Ann N Y Acad Sci. 2019;1446(1):44-65. doi:10.1111/nyas.14041
  8. Hu ZM, Li W, Li JJ, Duan DL. Post-pleistocene demographic history of the North Atlantic endemic Irish moss Chondrus crispus: glacial survival, spatial expansion and gene flow. J Evol Biol. 2011;24(3):505-517. doi:10.1111/j.1420-9101.2010.02186.x
  9. Khandaker MU, Chijioke NO, Heffny NAB, et al. Elevated Concentrations of Metal(loids) in Seaweed and the Concomitant Exposure to Humans. Foods. 2021;10(2):381. Published 2021 Feb 11. doi:10.3390/jfmk6010020
  10. Liu J, Banskota AH, Critchley AT, Hafting J, Prithiviraj B. Neuroprotective effects of the cultivated Chondrus crispus in a C. elegans model of Parkinson's disease. Mar Drugs. 2015;13(4):2196-2214. Published 2015 Apr 13. doi:10.3390/md13042196
  11. Liu J, Kandasamy S, Zhang J, et al. Prebiotic effects of diet supplemented with the cultivated red seaweed Chondrus crispus or with fructo-oligo-saccharide on host immunity, colonic microbiota and gut microbial metabolites. BMC Complement Altern Med. 2019; 19: 59. Published 2015 Aug 28. doi:10.1186/s12957-015-0681-8
  12. Lomartire S, Marques JC, Gonçalves AMM. An Overview to the Health Benefits of Seaweeds Consumption. Mar Drugs. 2021;19(7):358. Published 2021 Jun 23. doi:10.3390/md19070358
  13. Maram Khalifa, Hassaan B Aftab, Vitaly Kantorovich, “Fueling the Fire” - Irish Sea-Moss Resulting in Jod-Basedow Phenomenon in a Patient With Grave’s Disease, Journal of the Endocrine Society, Volume 5, Issue Supplement_1, April-May 2021, Page A906, https://doi.org/10.1210/jendso/bvab048.1849
  14. Mohamed Z. Gad, Anti-aging effects of l-arginine, Journal of Advanced Research, Volume 1, Issue 3, 2010, Pages 169-177, ISSN 2090-1232, https://doi.org/10.1016/j.jare.2010.05.001. (www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2090123210000573)
  15. O’ Connor J, Meaney S, Williams GA, Hayes M. Extraction of Protein from Four Different Seaweeds Using Three Different Physical Pre-Treatment Strategies. Molecules. 2020; 25(8):2005. https://doi.org/10.3390/molecules25082005
  16. Pangestuti R, Shin KH, Kim SK. Anti-Photoaging and Potential Skin Health Benefits of Seaweeds. Mar Drugs. 2021 Mar 22;19(3):172. doi: 10.3390/md19030172. PMID: 33809936; PMCID: PMC8004118.
  17. Pereira L, Valado A. The Seaweed Diet in Prevention and Treatment of the Neurodegenerative Diseases. Mar Drugs. 2021;19(7):358. Published 2021 Feb 26. doi:10.3390/md19030128
  18. Soares C, Sousa S, Machado S, et al. Bioactive Lipids of Seaweeds from the Portuguese North Coast: Health Benefits versus Potential Contamination. Foods. 2021;10(6):1366. Published 2021 Jun 12. doi:10.3390/foods10061366
  19. Thevanayagam H., Mohamed S.M., Chu W.-L. Assessment of UVB-photoprotective and antioxidative activities of carrageenan in keratinocytes. J. Appl. Phycol. 2014;26:1813–1821. doi: 10.1007/s10811-013-0207-0.
  20. von Lintig J. Eat Your Carrots! β-Carotene and Cholesterol Homeostasis. J Nutr. 2020;150(8):2003-2005. doi:10.1093/jn/nxaa189
  21. YOUNG EG, SMITH DG. Amino acids, peptides, and proteins of Irish Moss, Chondrus crispus. J Biol Chem. 1958;233(2):406-410. (Proteins in sea moss)
  22. Yuan H., Song J., Zhang W., Li X., Li N., Gao X. Antioxidant activity and cytoprotective effect of κ-carrageenan oligosaccharides and their different derivatives. Bioorganic Med. Chem. Lett. 2006;16:1329–1334. doi: 10.1016/j.bmcl.2005.11.057